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ALEXIS DE TOCQUEVILLE

A. Comte, E. Durkheim, K. Marx (paradigme explicatif) : le fait social reste une « chose » dont on peut déterminer les lois par l’observation et/ou par la déduction.

Tocqueville, Weber, Georg Simmel, plus que le fait social, l’action sociale : comprendre les motivations des acteurs individuels, analyser leurs stratégies.

- La problématique centrale : l’égalité contre la liberté

La démocratie révèle l’essence de la société moderne. Elle aboutit à l’avènement d’un type de société et surtout d’un homme nouveau grâce à l’égalisation des conditions. Dans les sociétés d’Ancien Régime, seule une minorité privilégiée pensait posséder par elle-même un droit particulier à rester indépendante, les autres limitaient leurs désirs. La société moderne étend ces droits, les démocratise. Chacun aspire à l’autonomie, c’est-à-dire étymologiquement à vivre selon ses propres lois. La liberté pousse à la différenciation, l’égalité tend à l’uniformisation.

La liberté incarne la fidélité de l’individu à soi-même, aux valeurs qui le font être ce qu’il est, elle peut tendre vers le haut, trouver les moyens de rendre les hommes « forts et estimés » et en cela elle montre que les hommes « veulent l’égalité dans la liberté ». Cependant cet équilibre se révèle difficile à construire ; aussi l’égalité tend-elle plus spontanément vers le bas.

Il est clair que l’égalité tend à l’emporter et à contrarier le maintien de la liberté, d’autant plus que l’égalité peut être réalisée en partie par l’action d’un gouvernement habile gestionnaire, alors que la liberté, elle, ne se réglemente pas.

-         Des principes de méthode

Tocqueville construit deux types idéaux : société démocratique, souveraineté du peuple (pouvoir).

Et société aristocratique caractérise un état social, un système de représentation.

-         La dynamique des sociétés

« Le grand avantage des Américains est d’être arrivés à la démocratie, sans avoir à souffrir des révolutions démocratiques et d’être nés égaux avant de  le devenir ».

-         L’avènement de l’individualisme

« L’individualisme est un sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque citoyen à s’isoler de la masse de ses semblables et à se situer à l’écart avec sa famille et ses amis ; de telle sorte que, après s’être ainsi créer une petite société à son usage, il abandonne volontiers la grande société à elle-même ».

La défense légitime de l’autonomie individuelle et plus pernicieux, la perte du sens civique.

« Les sentiments et les idées ne se renouvellent, le cœur ne s’agrandit et l’esprit humain ne se développe que par l’action réciproque des hommes les uns sur les autres ».

Ces totalitarismes modernes résulteraient de la désagrégation des structures sociales communautaires, remparts traditionnels contre les violences collectives, l’individualisme triomphant se traduirait par une banalisation des opinions, le repli sur soi et sur la vie privée expliquerait la dépolitisation et la prolifération des institutions administratives palliant l’absence de sens civique.

Un pouvoir « immense et tutélaire » gère des masses satisfaites mais anesthésiées.

M. GAUCHET, (Tocqueville, l’Amérique et nous), toute société doit trouver une solution au problème posé par l’égalisation des conditions dans un contexte d’inégalités de fait, comment maintenir l’altérité, la différenciation entre les individus tout en atténuant les inégalités. La société occidentale mandate l’Etat pour remplir cette fonction, l’Etat « providence » du lien social toujours menacé.

Extraits de De la Démocratie en Amérique, Livre II, 1840, (10/18, 1963) :« Il y a un passage très périlleux dans la vie des peuples démocratiques

« Lorsque le goût des jouissances matérielles se développe chez un de ces peuples plus rapidement que les lumières et que les habitudes de la liberté, il vient un moment où les hommes sont emportés et comme hors d’eux-mêmes, à la vue de ces biens nouveaux qu’ils sont prêts à saisir. Préoccupés du seul soin de faire fortune, ils n’aperçoivent plus le lien étroit qui unit la fortune particulière de chacun d’eux à la prospérité de tous. Il n’est pas besoin d’arracher à de tels citoyens les droits qu’ils possèdent ; ils les laissent volontiers échapper eux-mêmes (…) « Si, à ce moment critique, un ambitieux habile vient à s’emparer du pouvoir, il trouve que la voie à toutes les usurpations est ouverte. Qu’il veille quelque temps à ce que tous les intérêts matériels prospèrent, on le tiendra aisément quitte du reste. Qu’il garantisse surtout le bon ordre. Les hommes qui ont la passion des jouissances matérielles découvrent d’ordinaire comment les agitations de la liberté troublent le bien-être, avant que d’apercevoir comment la liberté sert à se le procurer ; et, au moindre bruit des passions politiques qui pénètrent au milieu des petites jouissances de leur vie privée, ils s’éveillent et s’inquiètent ; pendant longtemps la peur de l’anarchie les tient sans cesse en suspens et toujours prêts à se jeter hors de la liberté au premier désordre.

« Je conviendrai sans peine que la paix publique est un grand bien ; mais je ne veux pas oublier cependant que c’est à travers le bon ordre que tous les peuples son arrivés à la tyrannie. Il ne s’ensuit pas assurément que les peuples doivent mépriser la paix publique ; mais il ne faut pas qu’elle leur suffise. Une nation qui ne demande à son gouvernement que le maintien de l’ordre est déjà esclave au fond du cœur ; elle est esclave de son bien-être, et l’homme qui doit l’enchaîner peut paraître, (…) « Il n’est pas rare de voir alors sur la vaste scène du monde, ainsi que sur nos théâtres, une multitude représentée par quelques hommes. Ceux-ci parlent seuls au nom d’une foule absente ou inattentive ; seuls ils agissent au milieu de l’immobilité universelle ; ils disposent, suivant leur caprice, de toutes choses, ils changent les lois et tyrannisent à leur gré les mœurs ; et l’on s’étonne en voyant le petit nombre de faibles et d’indignes mains dans lesquelles peut tomber un grand peuple… « Le naturel du pouvoir absolu, dans les siècles démocratiques, n’est ni cruel ni sauvage, mais il est minutieux et tracassier. »
Alexis de Tocqueville
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